En mai dernier, j’avais inauguré Carnets d’Ancêtres en posant la question du pourquoi donc faire de la généalogie. Il est donc plus que temps de passer au comment. Aujourd’hui, nous allons découvrir ensemble des astuces sur comment commencer son arbre généalogique simplement, et surtout, à moindres frais. Nul besoin de se ruiner pour démarrer !
Première étape : bien se rappeler de ce qu’on sait déjà
Un conseil qui peut paraître stupide tant il est évident, mais il aut bien commencer par le plus facile. Avant même de penser au logiciel qu’on va utiliser ou aux pistes aussi potientielles qu’obscures sur un ancêtre à la huitième génération, faisons en sorte d’avoir des bases suffisamment solides pour ne pas devoir tout reprendre après des heures de travail.
Pour débuter notre quête, il nous faut donc des informations fiables. Généralement, l’arbre généalogique prend pour individu « central » (ou « individu n°1 ») celui qui le fait, afin de simplifier la démarche. C’est donc par vous que nous allons commencer ! Prenez votre plus beau crayon, une grande feuille ou un cahier, et préparez vous à tout noter (après tout, un cahier est plus facile à transporter qu’un ordinateur !)
Personnellement, reste de prépa oblige, j’aime organiser mes notes sous forme de tableaux, divisés en plusieurs catégories et couleurs, afin de m’y retrouver plus facilement. Bien sûr, ce n’est en rien obligatoire, peut-être êtes-vous plus à l’aise avec des listes ou même des logiciels comme Excel, mais je me permets de vous partager une méthodologie qui m’a permise de remonter relativement loin.
Mon tableau se présente donc ainsi : une colonne pour l’état civil et les informations de l’individu (où le but est d’être le plus exhaustif possible), une deuxième où je note la source d’où proviennent les informations indiquées dans la première colonne, et une troisième où je note la fiabilité des informations, et la nécessité éventuelle de les faire vérifier auprès d’autres proches, ou si possible, dans des documents familiaux. Votre tableau devrait donc se trouver avec cette tête-ci :
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Comme on l’a dit plus haut, commencez au plus simple, c’est-à-dire par vous ! Notez au propre tous les détails de votre propre état civil : date et commune de naissance, prénoms et nom de famille (généralement en majuscules, afin d’être sûr de ne pas le confondre avec le ou les prénoms), ainsi que vos ascendants les plus proches, autrement dit, vos parents. Une fois cette étape terminée, réitérez-la avec vos parents : créez une nouvelle ligne , notez votre père en tant qu’individu n°2 et votre mère comme individu n°3, et compilez le maximum d’informations sur eux (naissance, mariage, frères et soeurs, etc.).
Si vous avez des frères et soeurs, ajoutez-les sur le même modèle. Et ainsi de suite, jusqu’à vos quatre grands-parents, et éventuellement vos arrière-grands-parents si vous avez des informations sur eux. Pour peu que votre famille ne soit pas trop éparpillée, les informations peuvent être très facile à compiler, via les souvenirs de famille ou même des questions posées au doyen de la famille autour d’un café. Votre tableau devrait alors avoir pris quelques couleurs !
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Et voilà, en quelques instants, vous avez déjà les bases de votre arbre généalogique. Vous pouvez être fier de vous ! Je suis sûre que vous avez hâte de remonter encore plus loin, mais je me permets de calmer vos ardeurs avec un petit conseil personnel : plutôt que de vous éparpiller et partir dans tous les sens, mieux vaut commencer par la branche la plus « simple » à remonter, à savoir la branche paternelle (car son patronyme n’a que peu de chances de varier entre les générations, idéal quand on débute !).
Mais avant de voir ensemble comment se lancer dans la quête d’ancêtres sur lesquels on ne dispose d’aucune informations, il est plus que temps de se lancer une étape des plus amusantes : la création d’un arbre généalogique lisible.
Deuxième étape : mettre son arbre généalogique au propre
Avoir un tableau, c’est bien, mais rien ne vaut l’approche beaucoup plus visuelle de l’arbre généalogique pour s’y retrouver au mieux dans son ascendance. Plusieurs solutions existent pour mettre en forme votre tout nouvel arbre.
Je pourrais vous encourager à continuer sur votre lancée et dessiner votre arbre généalogiqu à la main. Si c’est tout à fait possible, je vous souhaite bien du courage si vous choisissez cette solution. Vous vous retrouverez vite noyé sous des tonnes de feuilles volantes (car une ne sera pas suffisante pour faire un arbre entier), et corriger d’éventuelles erreurs rendra vite le tout illisible.
Heureusement, Internet regorge d’options gratuites idéales pour débuter. Parmi les plus accessibles, on retrouve bien sûr l’indémodable Geneanet, facile à prendre en main et à mettre à jour. C’est le site idéal si vous avez une ascendance surtout française, d’autant plus que contrairement à d’autres sites comme MyHeritage ou Filae, la version gratuite ne limite pas le nombre d’individus que vous pouvez entrer dans votre arbre. Des alternatives comme Family Echo, Family Search et Généatique.net sont également disponibles, bien qu’à titre personnel, je n’ai pas encore testé en profondeur les deux dernières. Mais rassurez-vous, un article sur les atouts et les faiblesses de chacune de ces plateformes est en préparation, alors restez dans les parages si jamais vous hésitez !
Mais quelle que soit l’option que vous choisissez, vous n’aurez plus qu’à importer les informations que vous avez notées dans votre magnifique tableau pour chacun des individus sur lesquels vous avez des informations. C’est très facile, une simple formalité après avoir fait le plus gros du travail en notant toutes les informations à votre disposition sur vos ancêtres. Généralement, les sites permettant de faire des arbres généalogiques se concentrent sur les données clés liées à l’individu (état civil, date de naissance, de mariage, de décès, etc.), c’est donc par là que l’on va commencer. Nul besoin de partir dans tous les sens, restons efficaces.
PHOTO ARBRE FAIT SUR FAMILY ECHO
D’ailleurs, si vous cherchez un rendu plus esthétique que les sites susmentionnés, d’autant plus si votre arbre reste limité pour l’instant (ou que vous voulez faire un joli arbre généalogique pour offrir à un de vos proches), sachez que vous pouvez vous tourner vers des logiciels graphiques comme Canva, qui propose des templates pour créer son arbre généalogique simplement et gratuitement. Ce n’est certes pas le plus ergonomique, mais c’est certainement le plus original.
Et voilà, votre arbre généalogique est commencé, simple comme bonjour. Il a une bonne tête, non? Quel que soit son degré de remplissage, vous pouvez être fier de vous ! Libre à vous de faire une pause bien méritée, ou de rester sur votre lancée pour encore l’améliorer, et de passer à la troisième étape.
Troisième étape : perfectionner et enrichir votre arbre généalogique
Vous avez votre arbre de base, et c’est super ! Mais vous pouvez toujours le rendre encore meilleur. Déjà, vous pouvez vérifier vos informations auprès de ceux qui peuvent en savoir plus que vous, ou qui peuvent vous en apprendre davantage. Si vous avez la chance d’avoir encore vos grands-parents, n’hésitez pas à les appeler, ou même aller les voir, et leur poser des questions. Mais vous pouvez aussi poser des questions à vos cousins, vos oncles, vos tantes. Ne restez pas enfermé : la généalogie n’est pas un secret, c’est au contraire du partage.
Mais en plus de simplement corriger ce que vous avez déjà, il y a plusieurs façon d’améliorer votre arbre. À vous de choisir celle qui vous tente le plus sur le moment !
Par exemple, si vous avez la chance d’avoir de photos de famille, vous pouvez les ajouter très simplement à votre arbre. Il vous suffit d’un téléphone pour scanner des photographies anciennes sans les abîmer (mais faites attention malgré tout en les manipulant, elles peuvent être très fragiles), et de les importer sur son ordinateur. Idéal pour recoller un visage sur un nom et ajouter un peu de vie à votre arbre !
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Mais la photographie n’est pas le seul moyen de donner de la « chair » à vos ascendants : vous pouvez aussi enrichir leurs profils de petites particularités que vous ne trouverez pas forcément dans les registres : quelles sont leurs passions ? Leurs métiers et les entreprises dans lesquelles ils ont travaillé ? Y a-t-il des anecdotes, des histoires de famille, des mystères préservés au fil des générations ? À vous de choisir ce que vous voulez intégrer ou non, mais ne négligez surtout pas ces sources orales et informelles. Au contraire, ce sera votre premier outil avant même de penser à plonger dans les archives et les registres.
Les « ressources vivantes » dans la construction de l’arbre généalogique : pourquoi elles sont capitales
Comme on l’avait vu dans le tout premier article de Carnets d’Ancêtres, on a tendance à associer la généalogie aux archives, aux vieux papiers, et aux sources écrites, « froides ». Et si, à partir de certaines générations, basculer dans les archives devient indispensable pour espérer remonter davantage, ça n’est pas le cas pour la base de l’arbre. Pire : c’est même impossible.
Les archives ne sont en effet pas toutes accessibles dans les mêmes conditions, pour plusieurs raisons. Déjà, la temporalité : sachez qu’en France, les archives ne sont pas accessibles comme on le souhaite. Et ce, quelle que soit la nature de l’archive : état civil, registres d’écrou, archives de presse, tout est soumis à un délai ! Même sur des sites comme RetroNews, qui publie en ligne les archives journalistiques, vous ne pourrez pas remonter plus loin que 1954, pour des questions de droits d’auteurs. Et le délai est encore plus long quand il s’agit des actes d’état civil.
N’espérez pas retrouver des actes de décès ni de mariage en libre accès en ligne remontant à plus loin que le tout début des années 30. Et pour les actes de naissance, impossible d’accéder librement via Internet à des documents de moins d’un siècle (si bien qu’en 2025, l’acte le plus ancien auquel vous aurez accès sans avoir à faire de démarches auprès des services publics datera de 1924).
S’il est plutôt facile de retrouver un ancêtre via les registres numérisés et en ligne, si vous n’avez aucune information familiale, vous vous trouverez vite bloqué, avec un trou dans votre arbre, que seules les informations orales peuvent combler. Un indispensable pour espérer passer le cap du XXe siècle. Alors n’hésitez pas à vous renseigner auprès de vos proches pour étoffer votre arbre généalogique. Après tout, ce n’est pas un hasard que la figure de l’arbre soit celle qui a été choisie pour illustrer la généalogie : leurs points communs sont d’être vivants, avec des racines, qui se nourrient d’air et de feuilles mortes.
Quoi qu’il en soit, j’espère que cette première étape vous aura plu, et aura constitué une belle porte d’entrée dans la généalogie. N’hésitez pas à rester dans les parages, je vous expliquerai bientôt comment vous y retrouver dans les registres, et remonter les différentes branches de votre arbre. A bientôt, amis lecteurs !



